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Le changement climatique est devenu une réalité tangible pour les millions de producteurs et travailleurs agricoles des pays en développement. Ils ont impérativement besoin d'un soutien technique et financier pour adapter leurs pratiques aux nouvelles exigences du terrain, mais aussi d'une aide pour développer des méthodes agricoles durables qui préservent les ressources naturelles. Le mouvement de commerce équitable Fairtrade/Max Havelaar se mobilise donc à travers un programme spécifique « climat ».
Hausse des températures, changement des rythmes des saisons, conditions météorologiques de plus en plus imprévisibles, augmentation des phénomènes climatiques extrêmes (tempêtes, inondations, sécheresses, gelées) : le changement climatique est l'un des plus grands défis du XXIe siècle et les risques pour l’agriculture sont très bien documentés, notamment dans les rapports du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC).
Aucune région de la planète n'est épargnée, mais ce sont les pays de l'hémisphère sud qui sont le plus durement touchés. Les petits producteurs et productrices, dont la subsistance dépend directement de la vente des produits agricoles, en sont les premières victimes.
Sans être exhaustif, les conséquences suivantes peuvent être considérées comme majeures pour les agricultures tropicales :
Le changement climatique, accélérateur de la pauvreté
Les petits producteurs sont les plus durement touchés par le changement climatique, et ce sont eux qui ont le moins de moyens à disposition pour lutter face à cela. La raison principale est leur situation critique de pauvreté.
Le changement climatique aggrave davantage cette pauvreté. Il existe donc une véritable injustice climatique : les plus pauvres des producteurs subissent les effets les plus durs du dérèglement climatique. Il est donc urgent de leur donner les moyens pour s’adapter au changement climatique. Ces moyens doivent leur permettre d’atténuer leur empreinte écologique dans le but de gérer durablement les ressources naturelles, d’assurer leur sécurité alimentaire et un revenu décent.
Les bénéfices intrinsèques du modèle Fairtrade/Max Havelaar (stabilité financière grâce au prix minimum garanti, prime de développement, viabilité environnementale, développement organisationnel, possibilités d’investissement, autonomie accrue...) créent des conditions favorables pour que les agriculteurs et agricultrices puissent lutter efficacement contre les conséquences du changement climatique. Le fonctionnement en coopératives permet, en outre, de faire face aux problèmes d'une manière collective. Par exemple, en Amérique Latine, des coopératives s'organisent pour trouver des solutions contre la propagation de la rouille du caféier.
Les cahiers des charges du label Fairtrade/Max Havelaar incluent de nombreux critères environnementaux exigeants, dont l'objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d'atténuer l'impact des activités agricoles :
Le cahier des charges impose un suivi par des personnes référentes au sein de chaque coopérative de producteurs. Elles ont pour mission d’informer, suivre et évaluer la mise en place des actions. Un certificateur indépendantprocède à des audits réguliers.
Face à l'ampleur des défis, il est indispensable d'aller au-delà des exigences du label. C’est pourquoi le mouvement Fairtrade/Max Havelaar a mis au point une stratégie dédiée au changement climatique, déclinée en actions terrain.
Des formations sont dispensées par les conseillers locaux des 3 réseaux de producteurs Fairtrade/Max Havelaar (Afrique, Amérique latine, Asie). Elles aident les paysans à identifier les effets du changement climatique et à adopter de nouvelles pratiques agricoles. Elles mettent l'accent sur la gestion de l'eau, la protection des sols et le maintien de la biodiversité.
Des échanges réguliers entre réseaux de producteurs permettent de partagerles bonnes pratiques. Certaines communautés ont ainsi investi dans des systèmes d'irrigation à l'eau de pluie, des parcelles expérimentales pour tester des outils de résistance aux parasites, ou encore des variétés de graines plus productives et moins vulnérables face aux aléas climatiques.
Le mouvement Fairtrade/Max Havelaar a également mis en œuvre des projets pilotes concrets grâce à des financements publics et privés, comme par exemple la plantation de variétés de caféiers plus résistantes à la rouille du café en Amérique centrale, la création de parcelles agricoles de démonstration auprès des producteurs de thé au Kenya, ou encore des actions de gestion de l’eau et diminuation d’utilisation de produits chimiques dans les bananeraies au Pérou et en République Dominicaine.
Melesia Garcia Romain est productrice de café de la coopérative Norandino au Pérou. Elle témoigne de la façon dont le changement climatique a affecté sa vie ainsi que sa contributions à la lutte contre le changement climatique.
Le mouvement Fairtrade/Max Havelaar appelle les États à tenir leurs engagements dans la lutte contre le changement climatique
Dans tous les pays où elles sont présentes, les ONG du mouvement Fairtrade/Max Havelaar mobilisent la société civile et les acteurs politiques afin de faire entendre la voix des petits producteurs touchés par le changement climatique.
Sur place, elles les aident à trouver des aides financières pour leurs projets d’adaptation ou leur fournissent un appui pour collaborer avec des initiatives de la société civile.
De leur côté, les réseaux de producteurs sont de plus en plus impliqués dans les Conférences des Parties (COP) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC
), qui se sont déroulées à Cancun, Durban, Doha, Lima, Paris ou encore Bonn. Ces conférences mondiales ont permis de mettre en lumière les défis du changement climatique pour les petits producteurs de l'hémisphère sud, ainsi que les réponses apportées par le commerce équitable, tout en insistant sur les besoins de soutien technique et financier.
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