Fairtrade/Max Havelaar et les travailleurs du textile
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Le mouvement Fairtrade/Max Havelaar travaille principalement avec des petits agriculteurs réunis en coopératives, mais aussi avec les travailleurs salariés des plantations et des manufactures de transformation. À travers des cahiers des charges protecteurs et des projets d'appui spécifiques, ils bénéficient eux aussi des avantages du commerce équitable.
Les ouvriers et ouvrières intervenant dans les fermes et manufactures comptent parmi les personnes les plus vulnérables du commerce mondial. Privés d’accès à la terre – c'est notamment le cas des femmes – ou sans possibilité d’en vivre, ils ont peu de solutions pour assurer leur subsistance et sont confrontés à de nombreuses difficultés. Celles-ci ne sont pas seulement économiques. Dans certains pays ayant subi des décennies – voire des siècles – de marginalisation et d'exploitation, elles peuvent s'avérer particulièrement tenaces :
Actuellement, près de 200 000 personnes (dont 48 % de femmes), sont employées dans des plantations certifiées Fairtrade/Max Havelaar, en majorité de thé, de bananes et de fleurs.
Un cahier des charges spécifique a été adopté en 2003 afin de mieux protéger les droits travailleuses et travailleurs salariés, améliorer leurs conditions de travail (meilleure protection face aux risques et dangers). Ils perçoivent également une prime de développement qui est gérée par le comité des travailleurs et travailleuses et investie dans des projets communautaires. Depuis 2016, un nouveau cahier des charges spécifique au textile a été développé.
Ces deux cahiers des charges ont pour principal objectif d’améliorer les conditions de travail dans les plantations et les manufactures. Ils comportent un certain nombre de critères tels que :
Les cahiers des charges dédiés à la main-d’œuvre salariée prévoient également qu'une partie de la prime de développement serve à financer des projets bénéficiant aux travailleuses et travailleurs, ainsi qu'à leurs communautés. La manière de l'utiliser est déterminée de façon autonome, collective et démocratique par un « comité de gestion de la prime », composé de travailleurs élus par leurs pairs. Dans certains cas, l'augmentation du revenu des familles est prioritaire : les employés peuvent alors décider d'utiliser une partie de la prime en guise de complément aux salaires.
Bien que les cahiers des charges Fairtrade/Max Havelaar s’appuient sur les normes établies par l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et les préconisations des Nations Unies, le mouvement souhaite aller plus loin et prendre en compte des paramètres supplémentaires pour que les fermiers et les fermières puissent vivre sereinement. Pionnier sur le sujet de l’établissement de salaire et de revenu vitaux, Fairtrade/Max Havelaar est à ce jour la seule organisation à contraindre le secteur du textile à suivre un calendrier de revalorisation des salaires jusqu’à atteindre un niveau suffisant pour vivre.
Comment est calculé le revenu et le salaire vital par Fairtrade/Max Havelaar ?
Menée en collaboration avec d’autres organisations de développement durable, sous l’égide de l’ISEAL Alliance (International Social and Environmental Accreditation and Labelling Alliance), cette approche holistique analyse les coûts relatifs aux besoins d’une famille afin de définir le montant du revenu ou salaire vital pour des conditions de vie décentes.
Ce montant est donc spécifique à chaque pays et chaque zone du monde et fait office d’objectif à atteindre. Le « prix de référence Fairtrade pour un revenu vital » fait ainsi figure d’objectif à atteindre pour les acteurs socio-économiques répartis tout au long de la chaîne d’approvisionnement.
Si parfois le salaire minimum légal garanti par l’Etat est complété par certains avantages en nature (bourses d’études, meilleurs logements, soins médicaux...) pouvant faire la différence sur la vie des agriculteurs et agricultrices, ceux-ci restent néanmoins insuffisants.
A ce titre, Fairtrade/Max Havelaar aspire à garantir un revenu vital pour les producteurs et productrices ainsi qu’un salaire vital pour les travailleurs et travailleuses. L’idée étant que chacun et chacune parvienne à vivre dignement et couvrir ses besoins fondamentaux et ceux de leurs familles. Ces revenu et salaire vitaux doivent permettre aux fermiers et fermières d’accéder à un logement décent, une alimentation de qualité, une santé et une protection sociale …
Fairtrade/Max Havelaar soutient également des systèmes de relations professionnelles éprouvés, fondés sur la confiance mutuelle, le respect et le dialogue régulier entre les travailleuses et travailleurs, les syndicats et les employeurs.
Les syndicats œuvrent ainsi à la mise en place de conventions collectives qui non seulement déterminent en grande partie le montant des salaires, mais font évoluer les conditions de travail, parfois dans des régions entières. Les employés s'impliquent aussi, via ce fonctionnement collaboratif, dans la résolution des problèmes liés à la production et à la productivité.
> En savoir plus sur les actions de Fairtrade/Max Havelaar pour les travailleurs salariés (en anglais).