Quels sont les enjeux au cœur du projet Ghana Agroforestry for Impact ?
Le Ghana représente 23% de la production cacaoyère mondiale, se plaçant comme le deuxième plus grand producteur de cacao au monde après la Côte d'Ivoire. Le cacao y est la principale culture d'exportation, représentant environ 10 % du PIB et employant plus de 800 000 travailleurs et travailleuses. Les cacaoculteurs dépendent donc majoritairement de cette culture qui assure des revenus relativement plus élevés par rapport à d’autres cultures et leur assure des revenus à long terme et des droits fonciers puisque, une fois planté, l’arbre reste sur la terre pendant 30 ans ou plus.
La recherche de rendements élevés et la facilité de gestion ont incité les producteurs et les productrices à abandonner les systèmes agroforestiers traditionnels au profit de systèmes de monoculture en plein soleil, associés à l'érosion et à la dégradation des sols, à la perte de biodiversité et à une sensibilité accrue aux impacts du changement climatique et aux ravageurs et maladies. Toutes ces raisons, ainsi que le vieillissement des arbres et les faibles prix à la production dus au contexte économique difficile, poussent les producteurs à s’enfoncer plus profondément dans la forêt à la recherche des meilleurs sols pour cultiver le cacao. La déforestation est l'un des principaux défis environnementaux du pays, qui a perdu 33,7% de sa couverture forestière entre 1990 et 2010 (2 508 000 hectares).
Le projet GAIM répond à ces enjeux de dépendance à la production de cacao au Ghana, de faible revenu des cacaoculteurs, de vulnérabilité des cacaoyères vieillissantes face au changement climatique et de déforestation.
GAIM : un soutien pour les producteurs de cacao
GAIM vise ainsi à appuyer 3 coopératives certifiées Fairtrade dans leur transition agroécologique et leur diversification culturales afin de favoriser la diversité des sources de revenus des cacaoculteurs et l’amélioration de leurs moyens de subsistances. Si l'agroforesterie ne peut pas remplacer la forêt naturelle, elle peut compenser et restaurer la déforestation historique antérieure en imitant la nature et en rétablissant la symbiose entre les espèces, ce qui permet de renforcer la production de biomasse, améliorer le microclimat des terres agricoles, réduire les coûts des intrants en augmentant la productivité des parcelles. L’agroforesterie est aussi un moyen pour les ménages de diversifier et d’augmenter revenus, grâce aux arbres d'ombrage qui produisent des cultures supplémentaires pour la vente.
En particulier, le projet vise à :
Convertir 100ha de plantation de cacaoyer en agroforesterie ;
Former et accompagner 400 cacaoculteurs et cacaocultrices dans la transition agro-écologique en mettant en place des champs-écoles ;
Renforcer l’inclusion des femmes et l’engagement des jeunes pour assurer la transmission intergénérationnelle grâce à des modules de formation appropriés ;
Etablir un diagnostic du régime foncier pour assurer l’enregistrement des arbres, et à terme assurer aux exploitants la propriété des parcelles et arbres et les revenus qui en découlent ;
Appuyer les coopératives dans la gestion et la commercialisation des produits issus de cultures diversifiées ;
Appuyer la création, le fonctionnement et l’extension d’Associations Villageoise d’Epargne et de Crédit (AVEC) ;
Favoriser l’utilisation de fourneaux améliorés ;
Etudier la faisabilité de la mise en place de paiements pour services environnementaux aux producteurs et productrices.
Les prochaines étapes et chiffres clés du projet
Le projet lancé en 2023 durera 3 ans jusqu'en 2026
1 200 cacaoculteurs et cacaocultrices bénéficiaires.
10 000 membres des 20 communautés issues des coopératives partenaires du projet.
Les 3 coopératives partenaires :
Asunafo North Municipal Cooperative Cocoa Farmers Union (Goaso, 9 953 membres)
Kukuom Cooperative Cocoa Farmers and Marketing Union (Goaso, 3 583 membres)
Kuapa Kokoo (KKFU) Farmers Union (Kumasi, 83 684 membres)
En savoir plus sur la filière cacao et les actions que l'ONG Max Havelaar France met en place.