Le Brésil, premier producteur de café au monde, est un endroit incontournable pour quiconque souhaite en savoir plus sur ce sujet. Pour nous, ce fut également l’occasion de voir le fonctionnement des coopératives et l’impact du commerce équitable et du mouvement Fairtrade/Max Havelaar.
Pour mieux appréhender l’écosystème de cette puissante filière, nous nous sommes rendus dans deux Etats clés de la production de café : l’Etat de São Paulo et l’Etat du Minas Gerais. La CLAC, le réseau de producteurs d’Amérique Latine et des Caraïbes de notre mouvement, nous a accompagnés tout au long du voyage, facilitant ainsi les échanges avec les producteurs.
Après un vol de plus de douze heures nous atterrissons dans la mégapole tentaculaire de São Paulo et prenons très vite la route pour un premier trajet d’environ 450 km. En sortant de la ville, un paysage de plaines et de champs de canne à sucre s’étale devant nous à perte de vue, illustrant la dimension agro-industrielle du pays.
Arrive ensuite une contrée plus vallonnée : c’est le début de la Coffee Belt. Cette zone, située entre l’Etat de São Paulo et l’Etat du Minas Gerais, concentre tous les acteurs de la filière café au Brésil : une grande majorité des producteurs du pays, les plus grands traders internationaux, les exportateurs, les experts agronomes… L’économie du café joue un grand rôle dans le développement de ces deux régions et du pays, le Brésil représentant plus de 34% de la production mondiale de café. Dans cette zone, le nombre de parcelles cultivées est en forte hausse depuis quelques années : un nouvel âge d’or s’offre à elle.
A la rencontre des producteurs de café brésilien
Après avoir visité une coopérative de production d’oranges (COOPERFAM), nous découvrons cinq coopératives de café (APROD, COOMAP, COOPFAM, COOPASV et DOS COSTAS). Toutes sont engagées dans le mouvement Fairtrade/Max Havelaar depuis de nombreuses années.
Toutes et tous nous partagent leur quotidien et leur enthousiasme pour la production de café et du « comércio justo » (commerce équitable). Au fil des échanges, nous découvrons les enjeux et les conditions de travail des caféiculteurs au Brésil.
Deux piliers du commerce équitable sont mis en avant : la vente du café au-dessus des cours mondiaux grâce au prix minimum garanti et la réalisation de projets économiques et sociaux grâce à la prime de développement.
Certains projets financés par la prime nous ont été présentés : amélioration de la qualité de l’eau via l’installation de filtres dans les habitations, construction de fosses septiques, achat de panneaux solaires pour baisser le coût de l’énergie des ménages et promouvoir une énergie propre, actions en faveur de l’autonomisation des femmes et l’avenir des jeunes de la communauté, construction d’écoles, de centres sportifs et de maisons de retraite. Une partie importante de cette prime est également utilisée pour l’amélioration de la production et la qualité du café ou pour former les membres à la production bio.
Les producteurs nous présentent leurs parcelles respectives et leurs projets, nous dégustons toujours avec beaucoup de plaisir leur café. Nous échangeons aussi sur leurs difficultés, notamment liés au changement climatique. La région a été particulièrement touchée par le gel il y a quelques mois. Pour les coopératives visitées, l’impact est fort et va limiter les récoltes pour un minimum de deux ans : l’accompagnement de la coopérative est dans ce cas plus que nécessaire.
La CLAC joue également un rôle d’accompagnement : « nous représentons des organisations de petits producteurs et de travailleurs organisés démocratiquement, et nous visons le renforcement et le développement des coopératives. Nous fournissons une assistance à nos partenaires, nous promouvons leurs produits et leurs valeurs, et nous avons une influence sociale, politique et économique. »