Une déclaration forte, qui précise d’entrée l’objectif de ce sommet : replacer la discussion chez les producteurs et entendre leur point de vue sur les défis liés au revenu vital. Cela semble évident, mais la voix des producteurs et productrices continue d'être négligée dans les discussions sur les chaînes de valeur durables.
En raison des déséquilibres de pouvoir, ils ne peuvent pas défendre leur vision, qui est régulièrement défini par des individus dont la réalité est très différente de la leur, ce qui a un impact direct sur la définition des priorités, de l'agenda politique et des termes des discussions commerciales.
La vision des producteurs et productrices sur le revenu vital
Le droit à un revenu vital est une condition préalable au respect des autres droits humains et de l'environnement. Même si le revenu vital constitue simplement un prérequis pour avoir un niveau de vie décent, les cacaoculteurs et cacaocultrices sont actuellement loin de toucher ce minimum. Cela signifie qu'ils ne gagnent pas suffisamment pour subvenir aux besoins de leur famille, et que cela compromet également leur capacité à produire de manière durable.
Ce sont ces sujets qui ont été discutés directement par les producteurs et productrices lors du sommet, au cours duquel ils ont mis en lumière leurs défis et leurs succès. Comme cela a été dit pendant le Sommet, « En tant que producteurs et productrices, nous n'avons pas besoin de charité, nous avons besoin de reprendre le pouvoir ». Un empouvoirement qui commence par un revenu vital.
Un environnement favorable au revenu vital
Pour que le revenu vital devienne une réalité, il faut un environnement favorable. Cela nécessite que toutes les parties prenantes jouent leur rôle et passent à l’action : les coopératives, les entreprises, les gouvernements des pays producteurs et consommateurs. C'est pourquoi ils ont tous été invités au sommet : des représentants des entreprises Starbucks, Mars, Tony's Chocolonely, Ben & Jerry's, Superunie et Plus Retail et ECOM ont échangé avec des représentants des gouvernements de l'initiative Cacao Côte d'Ivoire-Ghana, du Conseil Café Cacao, de la délégation de l'Union Européenne, des membres du Parlement belge et de l'Ambassade des Pays-Bas en Côte d'Ivoire. Des représentants de la GIZ (Agence de coopération allemande pour le développement), d'Enabel (agence belge de développement), de différentes ONGs et d'organismes de certification se sont également joints à la conversation. Tous ont mis leurs idées en commun et, sous la direction des producteurs, ont réfléchi à la manière de travailler ensemble pour faire du revenu vital une réalité.
Lors des panels et des sessions, chacun a pu explorer les rôles et les responsabilités de toutes les parties prenantes pour permettre aux producteurs et productrices de cacao de disposer de revenus décents. Les sessions en petits groupes ont facilité le dialogue sur la politique et la réglementation, les initiatives sectorielles et les actions des entreprises, et sur la manière dont elles peuvent contribuer efficacement à des pratiques d'achat plus responsables et plus durables.