La survie des populations et de la planète ne pourra être garantie que par des systèmes alimentaires durables et équitables. Or, ces mêmes systèmes sont actuellement au bord de l'effondrement. Nous savons que dans moins de 30 ans, la hausse des températures et l'évolution des schémas de précipitations auront rendu de nombreuses régions impropres à la culture de produits essentiels telles que les bananes, le café, les avocats et les noix de cajou.
Le changement climatique aura des impacts environnementaux, sociaux et économiques forts. Les pays dont l'économie dépend des cultures commerciales subiront une baisse de revenus. Les forêts et les réserves protégées seront menacées de déforestation du fait de la recherche nécessaire de terres plus productives. Les moyens de subsistance de communautés entières seront menacés et les systèmes alimentaires seront confrontés à des bouleversements importants, dans les pays producteurs comme dans les pays consommateurs de ces produits.
Une telle perturbation peut être imminente, mais elle n'est pas inévitable.
Parce qu’un avenir durable commence par des systèmes alimentaires durables, le mouvement Fairtrade/Max Havelaar lance une nouvelle politique d'agriculture durable, basée sur les principes de l’agroécologie. Elle qui vise à permettre à deux millions de producteurs et de travailleurs certifiés Fairtrade/Max Havelaar de travailler d'une manière qui profite à tous, en contribuant à la réalisation de l'Agenda 2030 des Nations Unies.
En effet, l'agroécologie fait partie intégrante de la philosophie du mouvement Fairtrade/Max Havelaar depuis sa fondation il y a plus de 30 ans. Nos origines, notre mission et notre vision abordent explicitement des thèmes tels que le changement climatique, l'autonomie des producteurs, la gestion des terres et la sécurité alimentaire, ainsi que la nutrition, la biodiversité, la justice sociale et l'autonomisation des populations vulnérables ou marginalisées dans les zones rurales. Plus important encore, l’agroécologie est également une approche holistique qui prend en considération toutes les dimensions écologiques, sociales et économiques de nos systèmes alimentaires et les changements nécessaires pour les rendre véritablement durables.
Notre nouvelle politique basée sur les principes de l’agroécologique inclura donc :
- Un appui renouvelé aux producteurs et à leurs organisations pour réduire leur empreinte hydrique, les émissions de gaz à effet de serre et générer de nouvelles sources de revenus, y compris celles associées aux unités d'élimination du carbone. (Objectif de Développement Durable n°13)
- Une intensification des travaux sur l'emploi des jeunes et leurs revenus, en veillant à ce que les systèmes alimentaires durables et l'agriculture dans son ensemble soient des options de carrière viables pour les jeunes dans les communautés rurales. (Objectif de Développement Durable n°8)
- La création de lieux de travail sûrs et respectueux pour les jeunes afin de favoriser leur participation à la prise de décision pour que l'agriculture durable puisse être préservée pour les générations futures.
- La poursuite de la lutte pour une consommation durable, des marchés et des chaînes d'approvisionnement plus équitables, plus transparents et plus responsables (Objectif de Développement Durable n°12). L'information sur les prix et les termes de l'échange, par exemple, réduira les déséquilibres de pouvoir et construira un système alimentaire plus équitable pour tous, tout en donnant aux consommateurs l'information dont ils ont besoin pour faire des choix éthiques.
Aujourd'hui, pratiquement tous les 169 points d'action des Objectifs de Développement Durable sont liés d'une manière ou d'une autre à l'alimentation ou à l'agriculture. Ces objectifs ne seront donc atteints que si les exploitants et les travailleurs agricoles jouent un rôle central dans leur planification et leur mise en œuvre.
À mi-parcours de l'Agenda 2030, les Nations Unies offrent à la communauté internationale l'occasion de faire un dernier effort vers une planète véritablement durable. Mais cela ne se produira pas sans un système alimentaire basé sur des critères écologiques, sociaux et économiques holistiques. Nous sommes convaincus que la nouvelle approche agroécologique du mouvement Fairtrade/Max Havelaar contribuera à poser ces bases pour les producteurs, les travailleurs agricoles, les entreprises et les consommateurs – car un avenir durable doit aussi être un avenir juste.
En savoir plus sur le travail du mouvement Fairtrade/Max Havelaar sur les systèmes alimentaires durables
Cet article est un extrait traduit et publié à l'origine sur Devex sous le titre "Opinion : L'agriculture durable est la clé des systèmes alimentaires durables".