9 novembre 2023 - Le mouvement du commerce équitable appelle aujourd'hui les gouvernements, les entreprises et les dirigeants mondiaux à intensifier leurs efforts conjoints et à prendre des mesures climatiques audacieuses, immédiates, significatives et inclusives avant qu'il ne soit trop tard.
À moins d'un mois de la conférence des Nations Unies sur le changement climatique aux Émirats Arabes Unis (COP28), Fairtrade International, le Fair Trade Advocacy Office (FTAO) et l'Organisation mondiale du commerce équitable (WFTO) demandent conjointement que les engagements financiers visant à soutenir les pays et les communautés les plus exposés aux risques climatiques soient respectés.
"Il estdevenu impossible d'ignorer le changement climatique, tout comme le fait que ses impacts sont injustes et inégaux", déclare Sophie Aujean, directrice du plaidoyer mondial à Fairtrade International. "Notre conclusion générale est celle d’une frustration à l'égard de nos dirigeants politiques mondiaux. Le mouvement du commerce équitable assume avec détermination sa part de responsabilité dans la construction d'un lendemain meilleur, mais l'avenir de notre planète dépend de nous tous. Pour faire face à l'urgence climatique, il faut une approche commune".
Les trois organisations - qui représentent ensemble plus de deux millions d'agriculteurs, de producteurs, de travailleurs et d'artisans dans des PME et des coopératives à travers le monde - estiment que le financement du climat peut jouer un rôle significatif, à condition que les lacunes actuelles sont corrigées de manière adéquate. "Pour créer un impact durable, la justice climatique doit être le fondement de toute action en matière de climat, mais la fenêtre d'opportunité se rétrécit rapidement et doit être saisie maintenant", déclare Charlotte Vernier, coordinatrice senior en charge des questions de changement climatique et déforestation à FTAO.
Le mouvement du commerce équitable identifie plusieurs domaines dans lesquels des améliorations immédiates peuvent être apportées, ce qui, selon lui, aidera considérablement la finance climatique à atteindre ses objectifs.
- Les flux financiers pour l'adaptation étant cinq à dix fois inférieurs aux besoins estimés, il est plus urgent que jamais de donner la priorité aux actions permettant à la fois de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et d'aider les communautés à s'adapter.
- Les obstacles structurels restants doivent être levés - les producteurs, en particulier les femmes, doivent avoir accès à des produits et services financiers adaptés à leurs besoins, leur permettant d’améliorer leur résilience et de passer à une agriculture durable. Cela inclut des conditions de remboursement flexibles, des taux d'intérêt plus bas et des processus de demande simplifiés.
- Enfin, le fonds pour les pertes et dommages convenu lors de la COP27 ne doit pas s'enliser dans des discussions interminables sur la question de savoir qui paie quoi. Les pays les plus vulnérables au climat souffrent déjà de manière disproportionnée d'une catastrophe climatique dont ils ne sont pas responsables.
"Le financement de la lutte contre le changement climatique joue un rôle important, mais il ne s'agit pas d'une baguette magique", prévient toutefois Mme. Vernier. "Une approche multidimensionnelle est essentielle pour comprendre, prévenir et faire face aux conséquences de la crise climatique à laquelle nous sommes confrontés." La déclaration commune indique clairement que pour parvenir à une véritable transformation, les dirigeants mondiaux doivent de toute urgence examiner la situation dans son ensemble et trouver des moyens concrets d'aider les petits exploitants, les petites entreprises et les artisans à s'orienter vers des pratiques résilientes aux changements climatiques.
"Il ne peut y avoir de justice climatique sans justice commerciale, et vice-versa", déclare Leida Rijnhout, directrice générale du WFTO. "Les entreprises du commerce équitable favorisent le changement dont nous avons besoin pour passer d'un système économique fondé sur des pratiques d'exploitation et d'extraction à un système équitable, à la fois pour les personnes et pour la planète. Grâce à leur modèle d'entreprise, elles prouvent que des alternatives existent : si nous suivons leur exemple, nous avons une chance concrète de parvenir à un développement durable".
La participation active des parties prenantes locales - y compris les agriculteurs, les travailleurs et les communautés - est essentielle pour concevoir, hiérarchiser, mettre en œuvre et évaluer des outils climatiques efficaces. "Les agriculteurs et les communautés agricoles sont les mieux placés pour identifier les défis et les solutions spécifiques à leur contexte local", explique Juan-Pablo Solis, conseiller principal en matière de climat et d'environnement à Fairtrade International. "L’expertise et les connaissances traditionnelles desagriculteurs sont essentielles, mais la transition vers l'agroécologie est inabordable pour la plupart d'entre eux en raison des prix injustes du marché et des déséquilibres de pouvoir dans les chaînes d'approvisionnement.
"Pour que les nouvelles lois sur la chaîne d'approvisionnement soient réellement transformatrices, les dirigeants mondiaux et les décideurs politiques doivent donc redoubler d'efforts pour briser les silos qui subsistent et lier efficacement les mesures visant à faciliter la décarbonation à la lutte mondiale contre les inégalités et la pauvreté", conclut Mme. Vernier.
En savoir plus sur la position du mouvement :
Document de position 6 pages (français)
Document de position détaillé (anglais)