Des nouvelles chemises responsables

Les nouvelles chemises des Scouts et Guides de France ont fait leur apparition l’été dernier dans les unités, groupes et territoires. 100 % en coton bio et issues du commerce équitable, elles ont été pensées pour refléter les valeurs de l’association à travers l’ensemble de leur processus de fabrication. Explications.

Dans son plan d’orientation « Grandir et servir ensemble », complété par une « résolution de cohérence » puis de « politique d’achat », l’association s’engage à privilégier le commerce équitable. « Tous les trois ans, nous établissons un cahier des charges pour produire nos chemises » explique Benoit Tardy, responsable des nouveaux produits. « Les trois années se terminant en 2018, nous avons changé de fournisseur de tissus, et toutes nos chemises sont désormais exclusivement en coton bioéquitable.». 

 

Une chemise certifiée commerce équitable

La nouvelle chemise est certifiée « Commerce équitable ». Le label « Fairtrade/Max Havelaar », visible sur l’étiquette, garantit un produit conçu à partir de coton éthique et responsable depuis l’origine des matières premières utilisées jusqu’à sa confection.

Dans les faits, le respect du cahier des charges Fairtrade/Max Havelaar est garanti par FLOCERT, un organisme indépendant de certification.

Des audits sont régulièrement effectués pour assurer que le processus de fabrication remplit des critères essentiels :

  • Une organisation démocratique des groupes de producteurs, 
  • Des conditions de travail et de rémunération décentes (pas de travail forcé),
  • Le respect d’un prix minimum d’achat garanti pour le producteur de coton (prix plancher),
  • Le versement d’une prime de développement aux organisations de producteurs et travailleurs de coton pour financer des projets collectifs économiques, sociaux, environnementaux au bénéfice de toute la communauté (construction de puits, maternités, centres de soins, écoles,…).

Enfin, cette certification « Fairtrade/Max Havelaar » est très exigente en termes de traçabilité et de transparence de la chaîne d’approvisionnement, des champs de coton jusqu’à la boutique.

Au service des Objectifs de développement durable

Le nouveau modèle de la chemise est désormais 100% coton biologique. Celui-ci est cultivé et récolté sans pesticides, sans énergies fossiles ni produits chimiques défoliants. Le coton utilisé est cultivé au Burkina Faso et au Mali, grâce à une culture dite « pluviale » : le coton n’est pas irrigué mécaniquement mais uniquement par les eaux de pluie. Les régions de culture, sont bien identifiées, visitables pour des audits et isolées des cultures conventionnelles.

Les Scouts et Guides de France veillent ainsi à mettre en cohérence leur politique d’achat avec les objectifs de développement durable de l’ONU. Le choix d’un processus de production labellisé « commerce équitable » des nouvelles chemises renvoie ainsi à l’objectif n° 8, « promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous » et à l’objectif n° 12, « établir des modes de consommation et de production durables ». Le choix d’un coton biologique fait référence à l’objectif n°15 : « préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des sols et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité ».

Tenue correcte au scoutisme exigée

L’exigence d’un processus de fabrication durable et équitable n’empêche pas l’exigence d’avoir un produit de qualité, au contraire : « Nous avons concentré les recherches sur un tissu naturel, sans polyester, pour assurer une sécurité maximale (face au feu de bois, par exemple) et un approvisionnement durable » détaille Benoît. « Nous avons ciblé des fabricants français et européen pour obtenir des échantillons de tissus : coton, coton recyclé, lin, chanvre, ramie, pulpe d’eucalyptus, pulpe de bois. Ce sont finalement nos voisins scouts allemands qui nous ont recommandé avec succès leur fournisseur de coton bio, avec lequel ils travaillent depuis 2009. Puis nous avons effectué des tests dans un environnement professionnel pour vérifier l’adéquation des échantillons avec nos critères : solidité, résistance à l’usure et aux UVs, résistance au feu, prix, facilité d’approvisionnement, qualité de confection…. » Après avoir testé et analysé 38 échantillons différents et 25 prototypes de chemises, le modèle définitif a été sélectionné.

Et demain ?

A l’image du mouvement et face au défi immense que représente la préservation de l’environnement, l’histoire de la chemise n’est pas figée « Nous chercherons toujours à proposer un modèle encore plus cohérent avec notre plaidoyer Habiter autrement la Planète. Car si nous avons fait beaucoup de progrès sur la matière première et la traçabilité, nous voulons en faire autant sur le transport, où nous nous heurtons aujourd’hui à des problèmes d’accessibilité et de filières. » Dans l’idéal, le mouvement souhaiterait fabriquer ses chemises localement, en France, mais le prix reste un obstacle, aussi bien au niveau des matières premières que des coûts de confection. Concrètement, une chemise produite en France couterait entre 80 et 100€. A défaut de produire localement, une partie des émissions Carbone est compensée à travers des programmes spécifiques. « Mais nous sommes convaincus que nous pouvons faire mieux, nous restons vigilants et toujours à la recherche d’une meilleure alternative pour l’avenir ! »  

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