Dans le cadre de l’ouverture de la COP 24, le mouvement international du commerce équitable appelle, dans sa déclaration politique, « Justice économique : comment renforcer la résilience des agriculteurs et agricultrices face aux dérèglements climatiques », les États signataires à mettre en place un mécanisme transparent, équitable et contraignant pour la justice économique, condition sine qua none de la justice climatique.
« Les petits producteurs sont en première ligne du dérèglement climatique. »
500 millions de petites exploitations fournissent plus de 80% de la nourriture consommée au Sud. Avec les travailleurs agricoles, ils font partie des populations les plus touchées par les impacts dévastateurs du dérèglement climatique, mais leurs voix ne sont pas entendues dans les négociations sur le sujet.
Les petits producteurs sont ceux qui nourrissent le monde, et pourtant ils sont en première ligne et les plus sévèrement touchés par les conséquences du changement climatique : mauvaises récoltes, pénuries d’eau, catastrophes naturelles... alors qu’ils n’en sont pas responsables !
Les impacts environnementaux, économiques et sociaux du dérèglement climatique menacent l’avenir des chaînes d’approvisionnement agricoles et artisanales. En outre, les petits producteurs souffrent de la volatilité des prix et de pratiques commerciales déloyales. La justice économique est donc un moyen essentiel pour parvenir à la justice climatique priorisant les besoins des petits producteurs et en tenant compte de leurs vulnérabilité accrue.
Plus de justice économique est possible et le commerce équitable le démontre. Il peut être déployé à plus grande échelle comme outil de lutte contre le changement climatique.
Le commerce équitable participe à l’amélioration de la résilience climatique
Le mouvement du commerce équitable promeut un modèle de commerce plus équitable, innovant et efficace pour parvenir à un développement durable et réduire la pauvreté. En intégrant des principes sociaux, économiques et écologiques, le commerce équitable participe à l’amélioration de la résilience climatique dans les chaînes d’approvisionnement. Une étude récente du BASIC sur la durabilité de la filière café dans un contexte de changement climatique a montré que des pratiques commerciales équitables amélioraient les moyens de subsistance des producteurs, en leur assurant une part plus importante de la valeur créée. Les coûts environnementaux et sociaux supportés par les producteurs du Sud peuvent ainsi être réduits de manière significative.
Cependant, le commerce équitable ne peut à lui seul faire face aux défis soulevés par le dérèglement climatique et les inégalités dans la filière ; le système économique actuel doit être transformé de toute urgence. Des pratiques commerciales équitables de la part des entreprises et des prix rémunérateurs pour les producteurs et productrices doivent être accompagnés de régulations publiques afin d’avoir les moyens de faire face aux dérèglements climatiques.
Le mouvement international du commerce équitable appelle les Parties à la CNUCC réunies à la COP24 à reconnaître les politiques et les pratiques commerciales équitables comme un élément déterminant des stratégies d’atténuation et d’adaptation aux dérèglements climatiques. Leur déclaration politique conjointe décrit cinq mesures concrètes nécessaires pour transformer le système économique mondial afin qu’il profite aux humains et à la planète : transparence et régulation contraignante, soutien financier, formations et savoir-faire techniques, investissements dans la recherche agronomique et justice fiscale.
Lire :
La déclaration du mouvement international du commerce équitable pour la COP 24
Pour aller plus loin :
Café : la success story qui cache la crise : Étude sur la durabilité de la filière café, par le BASIC
- Rapport complet
- Synthèse (28 pages)
- Synthèse courte (2 pages)