Quels sont les enjeux de la filière banane ?
La banane est le premier fruit frais exporté dans le monde et fait vivre plus de 500 000 producteurs et productrices majoritairement en Amérique Latine. C’est une filière historiquement contrôlée par quelques multinationales où seulement 10% des volumes viennent d’une production familiale. Les producteurs et productrices doivent donc sans cesse redoubler d’efforts pour faire face à cette concurrence de taille, en produisant des fruits de qualité tout en restant compétitifs.
La banane est produite en monoculture, un mode de production qui a ses limites car il appauvrit les sols les rendant peu à peu moins fertiles. Il rend également les producteurs dépendant à cette unique culture. Ainsi, un changement des pratiques agricoles en faveur d’une plus grande diversification des cultures mais aussi une meilleure gestion des ressources naturelles et des écosystèmes.
A ces enjeux, s’ajoutent les conséquences du changement climatique provoquant une baisse de la productivité et le développement de maladies qui ne sont pas sans incidence sur les cultures et donc sur l’avenir des producteurs et des productrices. La résilience de la filière banane est indispensable à sa survie.
En quoi consiste le programme banane équitable durable ?
Ce programme concerne 11 coopératives dans la zone de production la plus importante du Pérou, la vallée del Chira et en République Dominicaine.
Les actions de ce programme veilleront d’une part à lutter contre la dégradation des sols grâce à une phase d’analyse des sols et l’introduction de bonnes pratiques agricoles adaptées.
D’autre part, le programme accompagnera les producteurs et les productrices pour une plus grande autonomie financière. Des projets pilotes de diversification agricole ainsi que la construction de micro-usines d’intrants biologiques contribueront à terme à augmenter les revenus des producteurs.
Aussi, le programme permettra de faciliter l’accès des coopératives au marché en développant leurs capacités de gestion, de communication vis-à-vis de leurs acheteurs et donc de commercialisation. Ce renforcement de capacité est l’un des facteurs clefs d’autonomisation des coopératives face à la concurrence et face à des acheteurs puissants.
Enfin, les femmes et les jeunes seront les premiers bénéficiaires de ce projet, grâce à leur inclusion dans toutes les activités du programme, la mise en place de modules de formation spécifiques et l’implication des femmes et des jeunes dans les prises de décisions au niveau des coopératives. Cet aspect est fondamental pour augmenter l’inclusivité des coopératives et assurer une relève générationnelle qui aujourd’hui fait défaut et met en risque la pérennité de la production à moyen terme.