Banane équitable durable : lancement d’un programme de grande ampleur en Amérique Latine

La banane équitable s’impose peu à peu dans les rayons et représente maintenant plus de 12% du marché (+4% en 2020). Une bonne nouvelle pour les producteurs et les productrices qui, grâce au label Fairtrade/Max Havelaar, bénéficient de meilleures conditions de travail et de vie, notamment grâce au prix minimum et à la prime de développement. Le label contribue à répondre aux besoins des producteurs et productrices mais certains enjeux du secteur nécessitent une intervention renforcée. C’est pour cela que l’Agence Française de Développement, Max Havelaar France, la CLAC et Carrefour France lancent un projet d’envergure pour aller plus loin et permettre à plus de 1 000 producteurs et productrices de banane d’améliorer leurs moyens de subsistance.

Quels sont les enjeux de la filière banane ?

La banane est le premier fruit frais exporté dans le monde et fait vivre plus de 500 000 producteurs et productrices majoritairement en Amérique Latine. C’est une filière historiquement contrôlée par quelques multinationales où seulement 10% des volumes viennent d’une production familiale. Les producteurs et productrices doivent donc sans cesse redoubler d’efforts pour faire face à cette concurrence de taille, en produisant des fruits de qualité tout en restant compétitifs.

La banane est produite en monoculture, un mode de production qui a ses limites car il appauvrit les sols les rendant peu à peu moins fertiles. Il rend également les producteurs dépendant à cette unique culture. Ainsi, un changement des pratiques agricoles en faveur d’une plus grande diversification des cultures mais aussi une meilleure gestion des ressources naturelles et des écosystèmes.

A ces enjeux, s’ajoutent les conséquences du changement climatique provoquant une baisse de la productivité et le développement de maladies qui ne sont pas sans incidence sur les cultures et donc sur l’avenir des producteurs et des productrices. La résilience de la filière banane est indispensable à sa survie.

En quoi consiste le programme banane équitable durable ?

Ce programme concerne 11 coopératives dans la zone de production la plus importante du Pérou, la vallée del Chira et en République Dominicaine.

Les actions de ce programme veilleront d’une part à lutter contre la dégradation des sols grâce à une phase d’analyse des sols et l’introduction de bonnes pratiques agricoles adaptées.

D’autre part, le programme accompagnera les producteurs et les productrices pour une plus grande autonomie financière. Des projets pilotes de diversification agricole ainsi que la construction de micro-usines d’intrants biologiques contribueront à terme à augmenter les revenus des producteurs.

Aussi, le programme permettra de faciliter l’accès des coopératives au marché en développant leurs capacités de gestion, de communication vis-à-vis de leurs acheteurs et donc de commercialisation. Ce renforcement de capacité est l’un des facteurs clefs d’autonomisation des coopératives face à la concurrence et face à des acheteurs puissants.

Enfin, les femmes et les jeunes seront les premiers bénéficiaires de ce projet, grâce à leur inclusion dans toutes les activités du programme, la mise en place de modules de formation spécifiques et l’implication des femmes et des jeunes dans les prises de décisions au niveau des coopératives. Cet aspect est fondamental pour augmenter l’inclusivité des coopératives et assurer une relève générationnelle qui aujourd’hui fait défaut et met en risque la pérennité de la production à moyen terme.

Les chiffres clés du programme

  • 3ans
  • 2 pays : Pérou et République Dominicaine
  • 11 coopératives
  • + de 1 000 bénéficiaires
  • 1 million d’€

Les projets emblématiques du programme

  • Réalisation de diagnostics participatifs des sols et élaboration d’un plan de gestion durable des cultures dans les 11 coopératives ;
  • Mise en place d’un champ-école des pratiques agricoles durables par pays, 5 à 6 personnes par coopérative soit 60 producteurs et productrices impliqués ;
  • Construction de micro-usines de fabrication d’intrants biologiques ;
  • Mise en place de deux parcelles pilotes de diversification agricole par pays, en coordination avec les universités locales ;
  • Journées d’échanges entre producteurs et productrices ;
  • Session de formations deux fois par an de 60 jeunes et/ou femmes pour développer leurs compétences en leadership ;
  • Formations des gérants et managers de coopératives pour renforcer leurs capacités en gestion, commercialisation et communication.

Ils en parlent

« Ce projet permet d'améliorer la production de bananes, la rendre plus durable et améliorer la compétitivité des coopératives afin de générer plus de revenus pour plus de 1000 producteurs et productrices participants. Le projet arrive à un moment de crise et apporte un nouvel espoir pour l'agriculture familiale et l'atténuation de maladies aussi menaçantes que le Fusarium R4T », Marike de Peña, présidente de la CLAC

 

 

 

 

« Je me réjouis que le groupe AFD contribue, aux côtés de Max Havelaar France  et de Carrefour, à mettre en œuvre, très concrètement, les Objectifs de développement durable et l’Accord de Paris en s’assurant que les filières d’approvisionnement en bananes bio-équitables répondent à des critères d’égalité de genre et d’adaptation aux effets du changement climatique. Ce partenariat inédit, qui témoigne de l’engagement des acteurs français pour le développement durable dans ses dimensions à la fois environnementales et sociales, permettra d’accélérer notre quête commune d’impacts ». Rémy Rioux, directeur général de l’AFD.

 

« Engagé pour une banane bio et équitable avec le label Fairtrade/Max Havelaar, Carrefour a cœur d’accompagner les producteurs sur le terrain. Aujourd’hui 1 banane sur 3 achetée chez nous est équitable. Nous voulons franchir une nouvelle étape en abondant un projet qui agit davantage en amont de la production pour offrir un avenir durable aux producteurs qui affrontent des défis de taille en particulier les effets du changement climatique ». François Vincent, Directeur Marchandise Alimentaire Carrefour France.

Le présent projet est cofinancé par l'Agence Française de Développement.