Fairtrade/Max Havelaar s'engage pour les travailleurs salariés

Le mouvement Fairtrade/Max Havelaar travaille principalement avec des petits agriculteurs réunis en coopératives, mais aussi avec les travailleurs salariés des plantations et des manufactures de transformation. À travers des cahiers des charges protecteurs et des projets d'appui spécifiques, ils bénéficient eux aussi des avantages du commerce équitable.

 

1. Dans les pays en développement, une main-d’œuvre salariée souvent fragile

Les ouvriers et ouvrières intervenant dans les fermes et manufactures comptent parmi les personnes les plus vulnérables du commerce mondial. Privés d’accès à la terre – c'est notamment le cas des femmes – ou sans possibilité d’en vivre, ils ont peu de solutions pour assurer leur subsistance et sont confrontés à de nombreuses difficultés. Celles-ci ne sont pas seulement économiques. Dans certains pays ayant subi des décennies – voire des siècles – de marginalisation et d'exploitation, elles peuvent s'avérer particulièrement tenaces :

  • Souvent, les travailleuses et travailleurs salariés perçoivent des salaires insuffisants et ne disposent pas de contrats de travail en bonne et due forme. 
  • Ils sont confrontés à une forte instabilité de l'emploi en raison du caractère cyclique de la demande dans les pays consommateurs. 
  • Ils ne disposent pas d'assurance de base pour leur santé et celle de leurs familles. 
  • Leurs conditions de travail peuvent être extrêmement pénibles : journées très longues, heures supplémentaires non rémunérées, mauvaises conditions sanitaires, exposition récurrente à des produits chimiques nocifs sans mesures de protection. 
  • Faute de liberté syndicale ou d'association, ces employés ne peuvent se mobiliser pour faire valoir leurs droits et négocier collectivement de meilleures conditions de travail. 

2. Le label Fairtrade/Max Havelaar protège les travailleuses et travailleurs salariés

Actuellement, près de 200 000 personnes (dont 48 % de femmes), sont employées dans des plantations certifiées Fairtrade/Max Havelaar, en majorité de thé, de bananes et de fleurs.

Des cahiers des charges dédiés aux organisations dépendantes de main d’œuvre salariée

Un cahier des charges spécifique a été adopté en 2003 afin de mieux protéger les droits travailleuses et travailleurs salariés, améliorer leurs conditions de travail (meilleure protection face aux risques et dangers). Ils perçoivent également une prime de développement qui est gérée par le comité des travailleurs et travailleuses et investie dans des projets communautaires. Depuis 2016, un nouveau cahier des charges spécifique au textile a été développé.

Ces deux cahiers des charges ont pour principal objectif d’améliorer les conditions de travail dans les plantations et les manufactures. Ils comportent un certain nombre de critères tels que :

  • Le paiement de salaires minimums légaux
  • L'égalité du salaire entre hommes et femmes pour un même travail. 
  • L’interdiction du travail des enfants et du travail forcé
  • La liberté d’organisation et d’association, notamment au sein de syndicats
  • La sécurité sur le lieu de travail. 
  • Des droits et des salaires égaux pour les travailleurs saisonniers et itinérants.
  • Le principe de non-discrimination (sur la base de de la couleur de peau, du sexe, du handicap, de l’orientation sexuelle de la religion…). Aucun test de grossesse ou de maladies ne peut être réalisé, aucune forme de maltraitance ne peut être admise et les plantations et manufactures ont l’obligation de mettre en œuvre une politique qui interdit clairement le harcèlement sexuel et doivent sensibiliser tous les travailleurs à cette politique.
  • La mise en œuvre de dispositif de protection de la santé au travail : par exemple, des équipements de sécurité sont fournis aux travailleurs, qui sont formés à leur bonne utilisation. Par ailleurs, les outils de travail présentant un certain danger sont obligatoirement équipés de dispositifs de sécurité. Des procédures de sécurité pour prévenir les accidents doivent être mis en place et communiquées au personnel.

Une utilisation spécifique de la prime de développement

Les cahiers des charges dédiés à la main-d’œuvre salariée prévoient également qu'une partie de la prime de développement serve à financer des projets bénéficiant aux travailleuses et travailleurs, ainsi qu'à leurs communautés. La manière de l'utiliser est déterminée de façon autonome, collective et démocratique par un « comité de gestion de la prime », composé de travailleurs élus par leurs pairs. Dans certains cas, l'augmentation du revenu des familles est prioritaire : les employés peuvent alors décider d'utiliser une partie de la prime en guise de complément aux salaires.

3. Au-delà des obligations du label Fairtrade/Max Havelaar, des programmes pour améliorer salaires et conditions de travail

Bien que les cahiers des charges Fairtrade/Max Havelaar s’appuient sur les normes établies par l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et les préconisations des Nations Unies, le mouvement souhaite aller plus loin et prendre en compte des paramètres supplémentaires pour que les fermiers et les fermières puissent vivre sereinement. Pionnier sur le sujet de l’établissement de salaire et de revenu vitaux, Fairtrade/Max Havelaar est à ce jour la seule organisation à contraindre le secteur du textile à suivre un calendrier de revalorisation des salaires jusqu’à atteindre un niveau suffisant pour vivre.

Comment est calculé le revenu et le salaire vital par Fairtrade/Max Havelaar ?

Menée en collaboration avec d’autres organisations de développement durable, sous l’égide de l’ISEAL Alliance (International Social and Environmental Accreditation and Labelling Alliance), cette approche holistique analyse les coûts relatifs aux besoins d’une famille afin de définir le montant du revenu ou salaire vital pour des conditions de vie décentes.

Ce montant est donc spécifique à chaque pays et chaque zone du monde et fait office d’objectif à atteindre. Le « prix de référence Fairtrade pour un revenu vital » fait ainsi figure d’objectif à atteindre pour les acteurs socio-économiques répartis tout au long de la chaîne d’approvisionnement.

Assurer un revenu ou un salaire vital pour tous

Si parfois le salaire minimum légal garanti par l’Etat est complété par certains avantages en nature (bourses d’études, meilleurs logements, soins médicaux...) pouvant faire la différence sur la vie des agriculteurs et agricultrices, ceux-ci restent néanmoins insuffisants.

A ce titre, Fairtrade/Max Havelaar aspire à garantir un revenu vital pour les producteurs et productrices ainsi qu’un salaire vital pour les travailleurs et travailleuses. L’idée étant que chacun et chacune parvienne à vivre dignement et couvrir ses besoins fondamentaux et ceux de leurs familles. Ces revenu et salaire vitaux doivent permettre aux fermiers et fermières d’accéder à un logement décent, une alimentation de qualité, une santé et une protection sociale …

Renforcer le dialogue social pour aboutir à des accords collectifs efficaces

Fairtrade/Max Havelaar soutient également des systèmes de relations professionnelles éprouvés, fondés sur la confiance mutuelle, le respect et le dialogue régulier entre les travailleuses et travailleurs, les syndicats et les employeurs.

Les syndicats œuvrent ainsi à la mise en place de conventions collectives qui non seulement déterminent en grande partie le montant des salaires, mais font évoluer les conditions de travail, parfois dans des régions entières. Les employés s'impliquent aussi, via ce fonctionnement collaboratif, dans la résolution des problèmes liés à la production et à la productivité.

> En savoir plus sur les actions de Fairtrade/Max Havelaar pour les travailleurs salariés (en anglais). 

Fairtrade/Max Havelaar et les travailleurs du textile

Les difficultés auxquelles Fairtrade/Max Havelaar est confronté