Où trouver les produits équitables Fairtrade/Max Havelaar ?
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Cultivé depuis des millénaires par les paysans andins, appelé « mère des graines » ou « graine d’or des Andes », le quinoa a connu ces dernières années un succès sans précédent qui a bouleversé le marché. L’engouement pour le quinoa est à double tranchant, les producteurs sont confrontés à des défis majeurs, tant économiques qu’environnementaux.
Le Pérou et la Bolivie sont les principaux pays producteurs, loin devant l’Equateur.
Pseudo-céréale de la famille des épinards et de la betterave, le quinoa est reconnu pour sa grande richesse nutritive (teneur élevée en protéines). Erigé en « super aliment » sans gluten, la demande mondiale a explosé depuis 2013, principalement aux Etats-Unis (1er importateur), en Europe et au Canada. La France est le 1er importateur européen.
En 2013, l’ONU lance l’année internationale du quinoa et met en avant l’adaptabilité et les qualités nutritives de la plante, présentée comme « une alternative viable pour les pays victimes d’insécurité alimentaire ». La demande explose dans les pays occidentaux, les prix payés aux producteurs s’envolent. Ce succès attire de nouveaux producteurs, notamment au Pérou, où la production s’intensifie et devient une culture d’exportation et en Bolivie, où la culture s’étend aux plaines. D’autres pays (USA, Chine…) se lancent également dans la course, loin du berceau d’origine du quinoa. En 2014, c’est au tour de l’offre d’exploser. Les prix payés aux producteurs andins commencent a dégringoler.
Les producteurs doivent faire face à une problématique économique mais aussi environnementale. En moins d’une décennie, la culture du quinoa sur l’Altiplano andin est passée d’une culture de subsistance à une culture de rente. Mais l’extension des cultures en plaines, zones moins fertiles et plus vulnérables aux vents et au gel que les versants, entraîne une diminution de la productivité et s’accompagne de risques environnementaux importants tels que l’érosion et la baisse de fertilité des sols.
Le mouvement Fairtrade/Max Havelaar encourage la culture durable du quinoa, l’objectif étant d'assurer aux productrices et producteurs une source de revenus à long terme, sans pour autant détruire l’équilibre écologique de la région sensible des Andes.
La filière quinoa certifiée Fairtrade/Max Havelaar a été initiée en juin 2004 en Bolivie. En 2012, elle s’est étendue à l’Equateur et au Pérou. A chaque zone de production correspond une variété de quinoa. Ainsi, la Bolivie produit essentiellement du quinoa Real (blanc, rouge et noir) essentiellement biologique, tandis que l’Equateur produit du quinoa Valle (blanc principalement) et le Pérou du quinoa Dulce (blanc principalement). La principale différence entre les variétés est la taille des grains et le degré d’amertume.
En 2021, 12 coopératives de producteurs de quinoa sont certifiées Fairtrade/Max Havelaar : 8 en Bolivie et 4 au Pérou.
Ces coopératives, ainsi que l’ensemble des acteurs de la chaine d’approvisionnement, respectent les cahiers des charges Fairtrade/Max Havelaar.
Un prix minimum garanti est versé aux producteurs quand le prix du marché chute. Grâce à ce filet de sécurité, ils bénéficient d’une situation financière plus stable.
Pour la filière quinoa, le prix minimum garanti, identique pour tous les pays producteurs, est de 2250$/tonne pour le quinoa conventionnel et de 2600$/tonne pour le quinoa biologique.
« Depuis 2016, le prix minimum Fairtrade joue régulièrement son rôle de filet de sécurité, constate James Livingstone-Wallace, le fondateur de la marque Quinola. Depuis 6 mois, le prix du quinoa péruvien bio et non Fairtrade tourne autour de 2 200$/T. Cela risque malheureusement de durer encore un petit moment du fait de la crise sanitaire. »
Cette prime est versée aux coopératives par les acheteurs en plus du prix d’achat des matières premières. Pour le quinoa, elle représente 260$/tonne.
Elle permet de financer des projets collectifs économiques, sociaux et environnementaux : construction d’infrastructures, amélioration de la production, accès à l’eau, aux soins médicaux, à l’éducation... Au minimum 30% de la prime de développement doit être investie dans la protection de l’environnement. Cette obligation pour vocation d’inciter à l’adoption ou l’approfondissement de pratiques d’une meilleure durabilité environnementale. Il s’agit d’un outil spécifique à la filière quinoa, associé à un guide d’utilisation.
Un accompagnement personnalisé est également possible par la présence sur le terrain d’un chargé d’appui et un contact à Fairtrade International pour toutes questions additionnelles. L’objectif ici est de prendre en compte les problématiques propres à la filière quinoa et au contexte géographique de la région andine.
Le respect de l’environnement est un pilier essentiel du commerce équitable. Des critères stricts sont à respecter pour les producteurs dans les cahiers des charges tels que :
Le mouvement Fairtrade/Max Havelaar aide les organisations de producteurs et les producteurs eux-mêmes à faire face aux instabilités du marché en leur permettant un meilleur accès aux financements, la construction de relations solides avec les acheteurs et une amélioration des conditions contractuelles. Il favorise l’organisation des producteurs en coopératives fortes et structurées, fonctionnant de façon transparente et démocratique.
Pour faire face à la crise, Fairtrade International a lancé deux fonds de soutien aux producteurs: le premier, « Fairtrade Producer Relief Fund » pour les actions à court terme telles que les besoins urgents des producteurs, des travailleurs et de leurs communautés, et le second, le « Fairtrade Producer Resilience Fund » pour anticiper les difficultés économiques des mois à venir. Fin 2020, ces fonds comptaient déjà 15 millions d’€.
« La crise du Covid entraine une désorganisation de la production mais aussi une baisse de la demande, les restaurants étant des lieux importants de consommation de cette graine, présente James Livingstone-Wallace. Pour les producteurs de quinoa péruviens, le quinoa est souvent la principale source de revenu, les pommes de terre et les pois étant plutôt réservés à l’auto-consommation. En Bolivie, en dehors de la saison du quinoa, les producteurs exercent fréquemment des petits boulots dans les pays limitrophes. La crise sanitaire désorganise cet équilibre. Le prix minimum Fairtrade devient donc crucial. »
COOPAIN CABANA - Cooperativa Agroindustrial Cabana Limitada, Pérou
Créée en 2010, la coopérative COOPAIN CABANA a pour origine la formation en 2001 de l’Association Centrale des Producteurs Multisectoriels Cabana, de la part de producteur.rice.s de quinoa lassé.e.s de recevoir des prix très bas pour la vente de leurs récoltes. A plus de 3 900 m d’altitude, les 582 membres de la coopérative cultivent du quinoa biologique de qualité dans la région de Puno, au sud-est du Pérou, mêlant techniques traditionnelles et technologies innovantes.
COOPAIN CABANA exporte elle-même sa production, qu’elle vend principalement aux Etats-Unis, en Allemagne, aux Pays-Bas et en France. 30% des ventes s’effectuent aux conditions du commerce équitable Fairtrade/Max Havelaar.
Soucieuse de l’environnement, l’organisation a mis en place des biodigesteurs produisant du biogaz et de l’engrais biologique pour ses membres. COOPAIN CABANA a décidé d’utiliser la prime de développement dans l’organisation de journées de nettoyage dans les communautés du district de Cabana, permettant le ramassage de plus de 15 tonnes de déchets. Des journées de formation sur le terrain, destinées à développer les capacités des producteur.rice.s dans l’utilisation de nouvelles technologies pour l’agriculture biologique, sont aussi financées par la prime, ce qui permet à la coopérative de monter en compétence et gagner en productivité.
« Les biodigesteurs ont un double objectif : produire du gaz, qui peut nous être très utile, et produire de l’engrais liquide naturel, qui nous sert beaucoup pour notre agriculture, pour le quinoa et les pommes de terre par exemple. C'est très bénéfique. »Baltazar Calsina Tito, membre de la coopérative COOPAIN CABANA, Pérou