7 kg de chocolat par français, mais seulement 35 gr sont équitables !
La filière cacao : un goût plus amer qu’on ne le soupçonne
Malgré son poids très important dans l’industrie agroalimentaire, une étude récente montre que la filière du cacao n’est durable ni pour les producteurs ni pour l’environnement (2).
Le cacao est la matière première essentielle pour l’industrie mondiale du chocolat qui pèse plus de 150 milliards de dollars (3). Près de 50 millions de personnes dépendent de la culture du cacao pour vivre, dont près de 5 millions de petits producteurs de cacao et leurs familles. Ils vivent pour la plupart en dessous du seuil de pauvreté ! Et gagnent pour la plupart moins de 2 euros par jour. C’est le prix d’une tablette de chocolat. Lorsque l’on achète cette tablette, seulement 12 centimes vont au producteur.
Prix bas et incertitude
Environ 90% de la production est cultivée sur de petites exploitations familiales de 2 à 5 hectares, pour lesquelles le cacao est la principale source de revenu. Les prix du cacao sont extrêmement volatiles, pouvant passer de 700 dollars la tonne à presque 4000 dollars. Les récoltes dépendent de facteurs souvent imprévisibles tels que les conditions climatiques, les maladies qui attaquent le cacaoyer ou encore l’instabilité politique. Les producteurs n’ont pas ou peu de capacité d’investir pour améliorer la qualité et le rendement de leur production. Isolés, ils sont à la merci des négociants œuvrant pour une poignée de multinationales qui détiennent le marché et les incitent à vendre leurs cultures au plus bas prix (4).
L’utilisation intensive d’intrants chimiques, la déforestation sont quelques-unes des options que prennent souvent les producteurs pour augmenter la production et tenter de survivre.
Le travail des enfants
Selon une étude publiée par l’Université Tulane, plus de deux millions d’enfants travaillent dans la production de cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana (5). La principale cause du travail des enfants est la pauvreté des familles, la faible rémunération des producteurs. Même lorsque les producteurs souhaitent envoyer leurs enfants à l’école, cela leur est souvent impossible en raison de l’absence d’établissements en zones rurales.
« Le sort des producteurs de cacao peut paraitre loin de nos préoccupations quotidiennes, mais le chocolat fait partie des produits de notre consommation de tous les jours. 98% des ménages sont des consommateurs de chocolat. Une belle unanimité, qui se traduit par une dépense annuelle de 99 euros (Kantar Worldpanel). Derrière le chocolat que NOUS dégustons, il y a des petits producteurs, souvent très mal rémunérés. Choisir des produits issus du commerce équitable, notamment labellisés Fairtrade/Max Havelaar, contribue à changer cette situation. C’est en prenant conscience du fait que derrière chaque produit acheté il y a un producteur, que les Français pourront changer leurs habitudes !» explique Blaise Desbordes, directeur général de Max Havelaar France.
La réponse du commerce équitable
Le commerce équitable Fairtrade/Max Havelaar représente une solution durable pour la filière cacao en proposant des conditions commerciales plus justes aux producteurs pour qu’ils puissent faire vivre durablement leur famille, et des pratiques agricoles qui favorisent la protection de l’environnement.
Les principaux critères de la certification Fairtrade/Max Havelaar pour les organisations de producteurs de cacao sont :
- Un prix minimum garanti d’achat de 2 000 dollars la tonne de fèves de cacao certifiées (ou le prix du marché si celui-ci est supérieur). Pour les fèves de cacao qui sont aussi certifiées agriculture biologique, le prix minimum est de 2 300 dollars la tonne.
- Une prime de développement fixée à 200 dollars par tonne destinée aux investissements communautaires, productifs et environnementaux (construction d’écoles ou de centres de santé, infrastructures de séchage du cacao, lutte contre le changement climatique, etc..).
- Un préfinancement possible à hauteur de 60% du prix d’achat des fèves.
- Des partenariats commerciaux justes et de longue durée.
- Des critères environnementaux encourageant une pratique raisonnée de l’agriculture et exigeant la préservation des ressources naturelles.
- L’interdiction du travail des enfants tel que défini par l’Organisation Internationale du Travail (OIT) concernant l'âge minimum et les conventions sur les pires formes de travail des enfants.
Le commerce équitable Fairtrade/Max Havelaar représente ainsi un véritable levier pour une production durable du cacao – au sens premier de la durabilité : à la fois sociale, économique et environnementale – mais les ventes aux conditions du commerce équitable ne représentent encore qu'une infime partie du commerce mondial de cacao. Seulement 1,7% du cacao mondial est échangé aux conditions du commerce équitable Fairtrade/Max Havelaar.
À propos de l’ONG Max Havelaar France
L’association Max Havelaar France fait partie du mouvement international de commerce équitable Fairtrade. Ce mouvement met en place, à travers le label Fairtrade/Max Havelaar, des conditions commerciales plus justes pour donner aux petits producteurs et travailleurs agricoles des pays en développement les moyens de lutter par eux-mêmes contre la pauvreté. La mission de Max Havelaar France est de sensibiliser l’opinion publique au commerce équitable et de développer l’engagement des acteurs économiques et institutionnels sur le territoire français.
Plus d’informations sur www.maxhavelaarfrance.org
Contact presse
Agence ETYCOM - Aelya Noiret - a.noiret@etycom.fr - 06 52 03 13 47
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(1) http://www.rtl.fr/actu/debats-societe/pourquoi-mange-t-on-du-chocolat-a-paques-7782550108
(2) La face cachée du Chocolat, LE BASIC, 2016.
(3) La face cachée du Chocolat, LE BASIC, 2016.
(4) En France, par exemple, les cinq principaux transformateurs de fèves détiennent 81% du marché. La face cachée du Chocolat, LE BASIC, 2016
(5) 2013/14 Survey Research on Child Labor in West African Cocoa Growing Areas, School of Public Health and Tropical Medicine,Tulane University, juillet 2015.