Le textile équitable

Depuis plus de 25 ans, la répartition géographique de la production dans les industries du textile s'est profondément modifiée. Plus de 60% des exportations mondiales de vêtements proviennent de pays en développement et 32% proviennent d'Asie qui est le plus grand fournisseur mondial.

Selon un récent rapport du Bureau international du Travail, le changement dans ce secteur a eu des conséquences négatives sur les salaires des ouvriers du textiles et les conditions de travail. En effet, les ateliers clandestins se sont multipliés ces dernières années. Le nouveau Standard Fairtrade pour le Textile et le Programme qui s’y rapporte ont été conçus à la suite de l'effondrement meurtrier du bâtiment de confection textile Rana Plaza au Bangladesh . Ils étendent l'approche du commerce équitable Fairtrade/Max Havelaar, qui se concentre habituellement sur les producteurs, à l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement du textile.

1. Le Standard Textile pour renforcer les droits des travailleurs et travailleuses

Le Standard Textile, créé en mars 2016 offre aux entreprises la possibilité d’apporter des changements positifs à l'industrie du vêtement et du textile. Il vise à améliorer les conditions de travail et à renforcer les droits des travailleurs du secteur textile de l’ensemble de la chaîne d'approvisionnement (et non uniquement des producteurs de coton).

Ce nouveau standard porte sur les conditions de travail, le salaire vital, la sécurité et les droits des travailleurs. Il concerne le coton mais également d'autres fibres textiles durables. Il s’agit du premier standard exigeant un salaire vital pour les travailleurs avec un délai contraignant (6 ans), et qui impose aux marques d’être contractuellement responsables des pratiques d'achat à long terme, pratiques essentielles pour la mise en œuvre des augmentations de salaire.

Ainsi, le Standard Textile contribue à la mission du mouvement Fairtrade qui permet aux travailleurs et travailleuses de lutter par eux-mêmes contre la pauvreté et à renforcer leur position pour négocier de meilleures conditions de travail. Il fait partie d’un programme plus large – le Programme Textile, un programme de formation personnalisé après les audits qui permet à chaque acteur de la chaine d’approvisionnement d’améliorer ses pratiques en termes de sécurité, santé, salaire et productivité. Ce programme accompagne les usines vers la certification du standard textile.

Les principes du Standard Textile

  • Des critères pour chaque étape de production sur l’ensemble de la chaîne d'approvisionnement : tous les acteurs de la chaîne d'approvisionnement, y compris les marques, doivent établir des accords contractuels équitables, fiables et prévisibles afin de faciliter des investissements à long terme pour l’amélioration des conditions de travail des ouvriers.
  • Labellisation : le label Fairtrade/Max Havelaar pour le textile, pourra être apposé sur les produits finis lorsque chaque acteur de la chaine d’approvisionnement sera certifié. L'emballage du produit mentionnera également les avancées de la marque pour le versement d’un salaire décent tout au long de la chaîne d'approvisionnement du produit.
  • Le Standard ne sera applicable que dans les pays où la liberté syndicale est reconnue (une liste des pays exclus est disponible ici).
  • Le Standard porte non seulement sur le coton certifié Fairtrade/Max Havelaar mais aussi sur d'autres fibres durables, afin de toucher un spectre plus large des chaînes d'approvisionnement et un plus grand nombre d'usines et de travailleurs et travailleuses (cf. Critères pour les fibres durables  - voir Annexe 2).
  • Tous les sous-traitants doivent être enregistrés et pourront faire l’objet d'audits. Les sous-traitants doivent respecter les critères sur les conditions de travail et la procédure de gestion des griefs et la responsabilité environnementale prévus par le Standard.

Un Standard textile pour les travailleurs

  • Salaire vital : le Standard Textile exige le versement d’un salaire décent dans un délai de six ans. Fairtrade International déterminera le montant du salaire décent en se basant sur les accords salariaux conclus par les syndicats locaux du secteur textile et en appliquant la méthode Anker, pour fixer des critères régionaux de référence. La méthode Anker est une approche développée par les membres de l'ISEAL pour évaluer les salaires décents.
  • Autonomisation des travailleurs : le Standard Textile aide les travailleurs et travailleuses à renforcer leur position et à améliorer leur statut au sein de l’entreprise en leur offrant la possibilité de se syndiquer ou de devenir membre d'un syndicat existant et de participer au Comité de conformité du Standard.
  • Santé et sécurité au travail : le Standard Textile fixe des conditions relatives à la sécurité sur le lieu de travail, dont le port de vêtements de protection, la manipulation appropriée de matériaux dangereux et la sécurité des bâtiments.
  • Conditions de travail : le Standard Textile comprend des dispositions relatives aux horaires de travail et aux heures supplémentaires, aux contrats de travail et au travail temporaire.
  • Une procédure de règlement des conflits prévoit l’implication de la société civile pour soutenir les travailleurs en cas de conflit et compléter la procédure de l’entreprise si celle-ci n’offre pas satisfaction aux travailleurs.
  • Formation et renforcement des capacités : le Standard Textile prévoit une formation pour sensibiliser les travailleurs à leurs droits, élément essentiel dans l’amélioration de la situation des travailleurs.
  • Le Standard Textile comprend des dispositions favorisant l’emploi des jeunes et des programmes d’apprentissage et encourage les entreprises à mettre en place des programmes d’apprentissage et de formation pour les jeunes travailleurs (ayant l’âge légal pour travailler).

Un Standard Textile pour l’environnement

  • Les dispositions environnementales du Standard Textile visent à réduire les effets négatifs sur les travailleurs et l’environnement en contrôlant l’utilisation des produits chimiques et les pratiques qui y sont liées.
  • Ces dispositions environnementales sont calquées sur les principales normes relatives à la santé et la sécurité dans l’industrie.
  • Le Standard comprend une liste de substances interdites spécifiques à la production textile, interdisant les substances dangereuses : substances cancérigènes ; substances hautement toxiques ; substances pouvant être préjudiciables à la santé humaine et à la reproduction. Cette liste remplace la liste des substances interdites figurant dans le Standard Fairtrade pour les acteurs commerciaux.

2. Comment fonctionne la certification du Standard Textile ?

Le Standard Textile comprend une approche novatrice en matière de certification afin de remédier aux faiblesses les plus fréquemment identifiées en matière de contrôle de conformité au sein de l'industrie textile. Cela inclut notamment :

  • L’amélioration des compétences des auditeurs, notamment pour l’identification des fraudes,
  • Le renforcement de la participation des travailleurs dans le processus d’audit,
  • Le maintien d’un niveau de contrôle élevé en termes de fréquence et de durée des audits
  • Le renforcement de la transparence tout au long du processus d’audit.

FLOCERT, l'organisme de certification indépendant pour les Standards Fairtrade, contrôlera les entreprises textiles. Les travailleurs de l'industrie textile participeront à ces contrôles par l’intermédiaire de représentants élus qui communiqueront les résultats aux équipes. FLOCERT fait appel uniquement à des auditeurs ayant l’expertise de la production textile.

 

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