L’Initiative française pour un cacao durable : des engagements partagés

Convaincu que la sécurité économique des plus pauvres et l’assurance d’un revenu décent est une condition clé de la durabilité de la filière, Max Havelaar France a signé le mardi 5 octobre 2021 l’Initiative française pour un cacao durable.

Avec la signature de l’Initiative française pour un cacao durable, une étape décisive a été franchie. Pour la première fois, l’ensemble des acteurs de la filière française ont définis et pris des engagements clairs, datés et mesurables pour atteindre des objectifs de durabilité économiques, sociaux et environnementaux.

Les enjeux de durabilité de la filière du cacao sont immenses et pressants. Il y a urgence.

« Réunir tous les acteurs de la filière sur un objectif de revenu décent aux cacaoculteur·rice·s est une avancée remarquable de cette Initiative. De fait, la déforestation ou le travail des enfants ne peuvent pas être décorrélés de la question économique ; l’extrême pauvreté est l’ennemi de la planète. On ne peut d’ailleurs pas laisser de côté que le prix du cacao ne représente aujourd’hui que 5% du prix d’une tablette » - Blaise Desbordes, directeur général de Max Havelaar France.

Les fondements de l’Initiative française pour un cacao durable

L’Initiative française pour un cacao durable est fondée sur trois engagements :

Atteindre un revenu décent1 pour les cacaoculteurs et leurs familles d’ici 2030

Les signataires s’engagent notamment à aider les cacaoculteurs et leurs coopératives à :

  • Améliorer la productivité agricole ;
  • Développer les systèmes de diversification des cultures pour assurer des revenus supplémentaires ;
  • Agir pour l’autonomisation des femmes et la lutte contre les discriminations.

Mettre fin d’ici 2025 aux approvisionnements de l’industrie française du cacao issus de zones déforestées après le 1er janvier 2020, lutter contre la dégradation des forêts et préserver les massifs forestiers demeurant

Les enjeux climatiques sont grands et la lutte contre la déforestation est une nécessité. Les signataires s’engagent donc à soutenir la transition écologique. De plus la transparence et la traçabilité des approvisionnements à l’échelle des exploitations devront être garantis d’ici 2025.

Toutes les forêts restantes devront être cartographiées dans les régions productrices de cacao pour assurer leur protection et leur conservation.

L’accélération de la lutte contre le travail forcé et le travail des enfants dans les approvisionnements de la filière française d’ici 2025

Le travail des enfants reste une pratique répandue dans les régions productrices de cacao. La mise en place de systèmes de prévention, de suivi et de remédiation au sein des coopératives de producteurs et des communautés est une des solutions.

Mise en place d’un calendrier pour répondre aux engagements

Des échéances ont été fixées pour répondre aux engagements pris par les signataires de cette initiative :

  • D’ici le 1er novembre, les signataires s’engagent à agir pour la durabilité de la filière :
  1. En signant l’Initiative ;
  2. En mettant en place un comité de pilotage composé de trois représentants de chaque collège (industrie et négociants, distributeurs, ONG, recherche et Etat).
  • D’ici le 1er mars 2022 :
  1. Le comité de pilotage doit mettre en place le plan d’action de l’Initiative codéfini avec l’ensemble des parties prenantes et en harmonisation avec les autres initiatives européennes pour un cacao durable existantes.
  • Un rapport annuel sera publié chaque 1er octobre, journée mondiale du cacao, afin de présenter l’avancement des travaux.
  • L’ensemble de la filière se réunira en 2025 et en 2030 pour :
  1. Réaliser un point d’étape et mesurer les avancées ;
  2. Réévaluer les critères mis en place pour tenir compte de l’évolution du contexte et des enjeux ;
  3. Si besoin réorienter les critères.

Max Havelaar France, au sein du collège des ONG, suivra de près les prochaines étapes afin de s’assurer que le plan d’action propose des mesures suffisamment ambitieuses pour atteindre les 3 engagements de l’Initiative d’ici 2025 et 2030 et qu’un cadre robuste de suivi et d’évaluation soit mis en place pour s’assurer des progrès de chaque signataire dans l’atteinte de ces engagements.

 

Retrouvez les signataires de l’Initiative française pour un cacao durable

 

1Le terme "revenu décent" utilisé par l'Initiative française fait référence au "revenu vital" terme utilisé par le mouvement.