Journée Mondiale du Commerce Equitable 2020

La Journée Mondiale du Commerce Equitable est l’occasion de s’interroger sur notre consommation.

Nombreux sont celles et ceux impacté.e.s par la crise. Les producteur.rice.s du Sud travaillent dur pour nous fournir des produits de qualité tout en s’assurant des conditions de vie meilleure. Nous vous proposons, à l’occasion de cette journée, de découvrir cinq portraits de producteur.rice.s engagé.e.s dans le commerce équitable. 

Beatrice Boakye de la coopérative Asunafo North

Asunafo North est une union de coopératives et est certifiée Fairtrade/Max Havelaar depuis 2012. Située au Ghana, près de la moitié de ses membres sont des femmes. Les objectifs de cette union sont notamment de permettre aux membres d’avoir accès aux intrants de production et de transformation en vrac, de faciliter la commercialisation des produits, de donner des formations, d’encourager l’entraide et la coopération entre les membres en offrant un moyen de mobilisation de l’épargne.

Beatrice Boakye est devenue productrice de cacao quand elle a épousé son mari. Ils ont travaillé ensemble jusqu’à la mort de ce dernier, puis elle a repris la ferme. Elle cultive aujourd’hui 2 hectares de cacao et est vice-présidente de sa coopérative, Asuadai, qui fait partie de la coopérative Asunafo North. L’organisation a utilisé la prime de développement Fairtrade/Max Havelaar pour créer un magasin d’approvisionnement qui permet à Beatrice d’acheter ce dont elle a besoin pour sa ferme à bas coûts. « Au début, ma production de cacao rapportait peu, mais grâce au mouvement Fairtrade/Max Havelaar, les membres de la communauté et le groupe des femmes peuvent voir qu’il y a eu du changement dans ma ferme… Je leur montre ainsi qu’il est important de rejoindre ce mouvement ».

Yadira Orozco de la coopérative Asobanar Cooperative

Asobanar, en Colombie, est certifiée Fairtrade/Max Havelaar depuis 2006. La coopérative a pour objectif de créer un partenariat afin de vendre directement ses bananes en Europe, en se renforçant et en améliorant la productivité. La certification Fairtrade/Max Havelaar est un levier important pour y parvenir. La prime de développement est principalement investie dans des actions de fertilisation, de travaux de tranchées et d’installation de systèmes d’irrigation. Elle a permis à la coopérative de construire un nouvel entrepôt, des sanitaires et d’installer un revêtement de sol dans la zone de conditionnement. Les travailleuses ont également pu bénéficier de formations en gestion d’entreprise et ont créé un groupe de femmes entrepreneurs.

Yadira Orozco est productrice de banane et la représentante légale de la coopérative Asobanar. Elle fait également partie du comité éducation. Elle partage à parts égales ses terres avec ses frères et sœurs.

“Avant, nous devions toujours jongler avec le machisme : “Je m’en occupe, la place des femmes est dans la cuisine”. Cette attitude a changé et aujourd’hui nous sommes représentées, je suis représentée et tout le monde suit” […] La vie est pleine de défis. Nous devons encore améliorer beaucoup de choses. C’est toujours compliqué pour le producteur au travail. Notre but est de faire en sorte qu’ils vivent bien, que leurs besoins primaires soient remplis, que les enfants aillent à l’école au lieu de travailler dans les champs. Nous y sommes presque.”

Narendre Sherma de la coopérative Vasudha

Certifiée Fairtrade/Max Havelaar depuis 2006, la coopérative Vasudha est située en Inde et regroupe des producteur.rice.s de coton. La prime de développement sert à l’amélioration de nombreux facteurs : une école a été construite pour les enfants des producteurs et productrices, la coopérative fournit des semences, optimise la gestion de l’eau, les femmes dans le besoin se voient offrir des formations afin de pouvoir travailler dans la filière textile, etc.

« Je m’appelle Narendre Sherma. Je fais partie de Vasudha depuis 2006, mais jusqu’en 2014 je travaillais aussi comme enseignant.

La certification Fairtrade/Max Havelaar est une chose qui m’est chère puisqu’elle a permis à ma famille de vivre dans de meilleures conditions : non seulement elle m’a offert la possibilité de me concentrer sur la culture du coton et d’en vivre, mais aussi, à travers le projet de création d’une école dans mon village financée par la prime de développement Faitrade/Max Havelaar, ma femme a pu devenir enseignante dans cette même école et mes enfants y être scolarisés.

Maintenant que je peux me concentrer sur mes activités agricoles, je me rends compte de ce que le commerce équitable signifie vraiment et je peux en témoigner. Tout d’abord, je reçois un prix qui me parait convenable pour mon coton, et cela au moment de la vente, pas des semaines plus tard, comme ça pouvait être le cas dans le passé ! Je n’utilise aujourd’hui que des engrais biologiques, que je produis moi-même ou que j’achète à bas prix au centre de production d’intrants biologiques créé par Pratibha. Il en va de même pour les graines de coton. C’est la double certification biologique et équitable qui nous accompagne dans l’adoption de ces nouvelles pratiques. »

Ta Nuddapan de la coopérative OJRPG

La coopérative OJRPG (Organic Jasmine Rice Producer Group) est basée dans le nord-est de la Thaïlande et certifiée Fairtrade/Max Havelaar depuis 2002. La région, dépendante de la production de riz, a été fortement déforestée. L’ORJPG pense que les enjeux économiques, sociaux et environnementaux du développement sont interdépendants. C’est pourquoi elle a lancé plusieurs projets d’agroforesterie. La prime de développement est utilisée pour développer les compétences de ses membres, couvrir les frais liés à la certification Fairtrade/Max Havelaar, alimenter le fond social permettant d’aider les membres de l’ORJPG faisant face à des difficultés (catastrophes naturelles ou difficultés personnelles).

Ta Nuddapan a 64 ans et est membre de la coopérative OJRPG depuis 10 ans. Elle a légué son terrain à sa fille qui s’en occupe aujourd’hui, mais elle vient toujours aider lors de la récolte.

“Avec le commerce équitable et l’agriculture biologique, nous pouvons réduire les coûts de production, gagner plus d’argent et avoir une meilleure vie."

Ahmad Muzaki de la coopérative Koperasi Koptan Gayo Megah Berseri

La coopérative Koperasi Koptan Gayo Megah Berseri, en Indonésie, est certifiée Fairtrade/Max Havelaar depuis 2012 et produit du café biologique. Fondée cette même année, elle regroupait au départ 554 producteur.rice.s. La prime de développement a permis en 2014 d’acheter de la nourriture (du riz,…)  et du matériel  (bottes pour se protéger,…) aux producteur.rice.s. En 2015, le but était de fournir aux producteur.rice.s les formations nécessaires sur les normes environnementales et les pratiques agricoles ainsi que des semences de café et des débroussailleuses.

Ahmad a déménagé à Java dans le but d’avoir une meilleure vie. Au départ, il était travailleur saisonnier. Aujourd’hui, il possède une plantation de café d’un hectare et est membre de la coopérative Koperasi Koptan Gayo Megah Berseri.

“Je travaille toujours comme employé saisonnier à côté, même si j’ai une plantation d’un hectare qui me permet d’avoir quelques revenus. Si je parviens à avoir le savoir-faire nécessaire, j’espère devenir un agriculteur couronné de succès par la suite”.